Une petite tranche de vie dans le monde merveilleux de la protection sociale.
A l’heure de renouveler une complémentaire santé d’entreprise, il y a une question qui revient systématiquement dans la bouche du dirigeant et de ses salariés. « Est-ce que la future mutuelle remboursera bien / mieux » ?
Répondre à cette question, c’est se pencher sur le niveau des garanties et sur la notion de « reste à charge ». Pour rappel le reste à charge, c’est ce qui n’est remboursé ni par la « sécu » ni par la mutuelle).
Cela nécessite pour le conseiller / commercial / courtier de base de passer par plein d’étapes rigolotes parmi lesquelles:
- analyser par le menu le « reste à charge » de la mutuelle actuelle
- identifier les types de soins qui ont laissé un mauvais souvenir au porte monnaie des assurés
- négocier un contrat avec des garanties meilleures sur les types de soin identifiés précédemment
- dresser un tableau totalement incompréhensible pour comparer les garanties actuelles Vs les garanties futures
- s’inscrire avec son client à l’épreuve reine de la brasse coulée mention assurance. Autrement dit, présenter ledit tableau incompréhensible au client, généralement endormi et/ou au bord de la nausée au bout de dix minutes.
Au terme de l’épreuve, le conseiller conclut, plein de suffisance. « Vous allez voir ce que vous allez voir grâce à mes supers garanties. C’est un peu plus cher, mais votre reste à charge va baisser! ». Les finances du client passablement allégées et les « super garanties » déployées, client et conseiller se séparent alors avec le sentiment du devoir accompli.
Un an plus tard, nous retrouvons notre conseiller beaucoup moins guilleret. Aussi coloré et à son aise qu’un homard dans une marmite surchauffée, le conseiller bredouille des explications confuses dans un jargon abscons. Le client ne comprend plus. Malgré les « super garanties », le reste à charge a … augmenté!
Une morale pour cette histoire? Hélas, l’habit ne fait pas le moine et la garantie ne fait pas le reste à charge!
Les dépenses de santé d’une population ne sont pas invariables. Indépendamment des évènements exceptionnels (accidents et hospitalisations lourdes), les dépenses de santé d’une population peuvent évoluer en fonction de nombreux paramètres:
- lieu d’habitation (à Paris, les soins sont plus cher qu’en Creuse)
- pouvoir d’achat (les cadres se soignent davantage que les ouvriers)
- âge moyen
- qualité des garanties mises en place: mieux on est couvert et moins on regarde à la dépense
Supprimer tout reste à charge grâce à votre mutuelle est une utopie. En revanche, vous pouvez arbitrer. A vous de décider quels sont les soins qu’il est impératif de couvrir « à fond » et ceux sur lesquels vous accepterez de mettre la main à la poche. A bon entendeur…